« Dans L’Eau des collines (Jean de Florette, Manon des Sources), […] Jean Cadoret […] se tue à la tâche pour trouver de l’eau, au sens figuré, puis au sens propre. Nul ne lui aura dit que la précieuse eau coulait sous ses pieds et avait été cachée par la cupidité des hommes. C’est ainsi que je me représente la connaissance : une source de savoir, que les hommes choisissent de garder pour eux ou de partager, et dont l’usage permet tout. A l’ère numérique, nous avons sous nos pieds un réservoir immense d’informations produites par l’humanité, et demandant à devenir des savoirs communs. Selon que nous saurons ou non exploiter et partager cette source, le visage de notre siècle sera changé. » – Benoît SILLARD
Avec le Big Data et l’Open Data, nouvel or noir de l’économie, l’accès et le partage de la data représentent un changement dans les pratiques de tout un chacun et les méthodes managériales vers plus de transparence dans l’information. Peut-on exploiter ces rivières de données pour tendre vers une intelligence collective ?
Big Data, Open Data : naissance de nouvelles pratiques numériques
« 83 % d’internautes en France sur la population totale
4 h en moyenne par jour à naviguer sur un ordinateur ou un smartphone
107 milliards d’emails envoyés par an à travers le monde
2,46 millions de contenus partagés sur FB par minute » (MONINO)
Le Big Data englobe le traitement de ce volume de données, la collecte, le stockage, la visualisation et l’analyse. L’Open Data, quant à lui, offre à l’internaute de nouvelles sources d’informations en accès libre.
Les données, aujourd’hui, sont devenues le « carburant de l’économie numérique ». (Jean-Louis MONINO).
Une information récoltée sur le web peut donner naissance à une connaissance nouvelle, selon comment l’internaute la traite en la croisant avec son propre capital de connaissances.
Les TIC sont en partie à l’origine de cette nouvelle ère car elles suscitent de nouvelles pratiques de travail collaboratives en réseau, de partage, … Les outils de communication liés multiplient les échanges thématiques autour d’experts de tout horizon tels que les forums, les blogs, les communautés de pratiques etc…
Nous sommes dans une économie de la connaissance.
« Ouvrir ses données sur une plateforme c’est bien. En faire des réutilisations et ainsi montrer en quoi ces données peuvent être utiles, c’est mieux. […] La première raison d’être de l’ouverture des données est sans nul doute le bouillonnement créateur qu’elle est capable d’engager. » (site Opendatasoft)
L’ouverture des données permet un élargissement des savoirs, un accès aux richesses du patrimoine. La connaissance du passé est partagée, préservée. Connaître l’histoire peut permettre de comprendre et d’agir dans l’avenir et surtout de ne pas réinventer la roue.
Pour les organisations, il faut faire face à de nouveaux défis externes : comprendre et cerner leur environnement et se transformer pour répondre aux exigences de leur nouveau contexte. Comment faire de ce phénomène Big Data et Open Data une source de progrès ?
Des pratiques numériques génératrices d’intelligence collective (IC)
Tout d’abord, tâchons de définir ce qu’est l’intelligence collective.
Le site Big Data.fr cite une « intelligence partagée émergeant de la collaboration, des efforts collectifs ou de la compétition entre plusieurs individus ».
Les interactions des internautes sur les forums, les communautés de pratiques et la mise en commun par ce biais de compétences, connaissances et expériences variées génèrent des idées nouvelles, de approches novatrices et plus approfondies des sujets traités.
L’IC est donc le résultat d’une « interconnexion » entre les actions humaines et des nouvelles sources et pratiques de traitement de l’information.
Les communautés de pratiques et professionnelles sont facilitatrices de la transmission de savoirs basés sur l’expérience et croisés avec les connaissances acquises en formations différentes qui multiplient les angles de vision : une vision systémique des sujets qui tend vers la création d’un savoir collectif.
Cette source d’informations est une opportunité d’amélioration continue dans les organisations voire de résolutions de problèmes. La compétitivité des entreprises repose sur leur capacité à se doter d’une organisation apprenante.
Socrate disait : « Le savoir ne vaut que s’il est partagé. » La création des richesses passe par la transmission, le partage des connaissances.
Quelques exemples :
Un des exemples les plus connus est le célèbre « Wikipédia ». Ce wiki est né de l’ouverture publique des savoirs issus d’une démarche collaborative, fruit d’une intelligence collective.
Pour les scientifiques également, Internet devient un groupe de recherche commun avec des sources de données exponentielles. L’ouverture des données fédère un plus grand nombre d’experts en temps réel via les forums de discussion spécifiques.
Pour exemple : le Seoul Innovation Challenge
Ce projet d’appel à l’intelligence collective (citoyens, étrangers, entreprises et universités) est basé sur une plateforme en ligne pour proposer des idées nouvelles pour améliorer les problèmes urbains à Séoul en matière de sécurité, d’environnement et de trafic. Ce projet est enrichi par le partage de données publiques des mesures de capteurs qui permet une corrélation entre l’occupation de l’espace urbain, trafic, pollution air et bruit. Le fruit de cette intelligence collective partagée avec les entrepreneurs et les architectes permettra de mieux penser la ville.
Dans les entreprises, les communautés métiers ou autres se développent. Thales, par exemple, a mis en place des communautés de pratiques pour favoriser le transfert de connaissances métier, via un portail de gestion des connaissances multi-sites et des dispositifs de travail collaboratif comme les wikis.
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