« Crowdfunding », la plupart des gens connaissent le principe sans forcément connaitre le mot. Le crowdfunding, c’est le financement participatif, c’est simplement un outil de financement alternatif. Mais quel rapport peut avoir ce système de financement et le big data ? C’est un sujet de réflexion qui, depuis quelques années intéresse, à tel point que la PSB (Paris Buisness School) a organisé le 23 mars dernier, pour la deuxième année consécutive une journée échange-atelier de réflexion sur cette thématique : «Big data et crowdfunding».
Le crowdfunding pas si nouveau
Revenons tout d’abord sur le Crowdfunding. Le financement participatif en français est un moyen de financer un projet, quel que soit son ampleur et son secteur, par des financements privés, c’est-à-dire en évitant les acteurs traditionnels : les banques. Ce mot anglais nouvellement employé en France désigne cependant un vieux procédé. Un procédé vieux comme le monde ? On ne peut pas le déclarer, cependant, cela existait en 1875 avec la statue de la liberté qui a été réalisée grâce à une levée de fonds privés et individuels. Le film « Shadows » de John Cassavetes, également. En 1958, le réalisateur lança un appel à la radio demandant à chaque auditeur d’envoyer un billet de un dollar.
Plus récemment, on peut parler de la rénovation du prieuré du Mont Saint-Michel ou de l’appel en 2016 des Musées Royaux de Belgique pour la restauration du « Portrait de Suzanne Bambridge » de Paul Gauguin. Dans un tout autre registre, on peut citer le financement de la campagne électorale de Barack Obama ou celle de « Mouvement en marche ». Bien sûr, ce sont les petits projets qui sont les plus nombreux : projets musicaux, associatifs, caritatifs, audiovisuels, création de start-up etc.
A chaque époque, ses moyens de communication. Pour la statue de la liberté, l’information est passée essentiellement par les journaux, de nos jours, ce sont les réseaux sociaux qui diffusent les projets auprès d’un large public.
Le fonctionnement du crowdfunding
On trouve plusieurs types de financements participatifs. On peut diviser d’un côté le don qui prend deux formes, on peut appeler ça du Love Money (traduction argent de l’amour et non pas amour de l’argent. C’est l’argent donné généreusement, souvent à un proche (ami, famille)).
- Le pur don (Crowdgifting ou crowdgiving) : on donne généreusement de l’argent pour une cause ou un projet qui nous tient à coeur sans la moindre attente en retour. Ce sont surtout les entreprises sociales et solidaires, certaines startups et quelques projets très innovants qui peuvent mener une campagne de crowdfunding en dons.
- La contrepartie (reward-based crowdfunding) : on donne de l’argent en échange de quelque chose de matériel. C’est la forme la plus connue de crowdfunding, auprès des particuliers. Bien souvent, il s’agira de recevoir l’objet que l’on a contribué à créer : Cela peut être un CD du groupe dont nous aidons à sortir son premier album, un pass VIP pour une exposition ou l’inscription de son nom sur une plaquette à l’entrée d’un bâtiment dont nous avons contribué à sa rénovation, des photos de la distribution de nourriture que nous avons aidé à acheter etc.
De l’autre côté, on trouve le financement intéressé, c’est-à-dire le prêt d’argent avec retour sur investissement. La motivation du financeur, en plus de soutenir un projet qui lui tient à cœur, est donc la perspective de réaliser un gain financier.
- Le prêt (crowdlending): comme on aime être généreux mais sans vraiment donner,
on prête simplement l’argent. Il s’agit là de l’une des formes les plus récentes du
crowdfunding. Si le projet rapporte suffisamment, l’argent est rendu. Evidemment il y aun système d’intérêts avec un taux pré défini en fonction de la durée du prêt. Ce type defonctionnement est plutôt récent. En effet, c’est à la suite des Assises du financementparticipatif, que l’ordonnance du 30 mai 2014 est mise en vigueur. Elle supprime le monopole des banques pour le prêt d’argent et permet donc la mise en place de prêts sur les plateformes de crowdfunding. - L’equity-crowdfunding: ou « Crowdinvesting » ou encore « Crowdequity ». L’Equity consiste, pour un entrepreneur, à lever des fonds auprès des particuliers qui investissent de l’argent en échange d’actions dans la future PME ou start-up créée. La société Wiseed est la première plateforme de crowdfunding à s’être lancée dans l’investissement en 2008.
L’état du crowdfunding en France
En France, il est important de noter la création en août 2012, de l’association professionnelle des acteurs du crowdfunding « Financement Participatif France ». FPF est une association loi 1901 ayant pour objectif la représentation collective, la promotion et la défense des droits et intérêts des acteurs de la finance participative notamment auprès des autorités réglementaires pour faire progresser le financement de projets en France.
Cette structure promeut activement ce mode de financement, permet aux acteurs de rester informés des décrets et législations et cadre le crowdfunding.
FPF chaque année fait une analyse du crowdfunding en France et propose un baromètre à partir de l’analyse des données des plateformes adhérentes à l’association (cf. image cicontre de liste des associations adhérentes).
Pour l’année 2016 les fonds récoltés par le crowdfunding ont progressé de 40 {b23bcbc6564704ae5314c50cf6e55ef99bc09de32ef3fcb54190da321a083ca4} par rapport à 2015. Ceci est expliqué entre autres par la multiplication du nombre de plateformes et l’émergence de plateformes spécialisées. Cette hausse des montants collectés touche tous types de crowdfunding.
Il est intéressant de noter la différence des montants des collectes entre les dons ou prêts sans intérêt et toutes les autres formes de crowdfunding avec des récompences ou avec investissements. On remarque que la croissance du secteur des entreprises a été essentiellement tirée par les levées en obligations (+86{b23bcbc6564704ae5314c50cf6e55ef99bc09de32ef3fcb54190da321a083ca4}, à 45 millions d’euros), qui concernent majoritairement les opérations de promotions immobilières. L’apparition des »minibons » (destinés à faciliter et sécuriser les prêts) a drainé 8,4 millions d’euros, un bon score pour ce nouveau produit mis en place courant 2016.
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