L’utilisation des Big Data pour valoriser le patrimoine immatériel
Les organisations ont besoin de professionnels pour gérer, organiser et structurer le patrimoine informationnel. Utiliser les Big data doit permettre d’utiliser des connaissances que l’on peut exploiter. Le seul traitement des données, aussi intelligent et sophistiqué soit-il, n’est pas une fin en soi pour les organisations ou alors il faudra une grille de lecture sur ce que font les algorithmes et on peut supposer que le besoin de médiation prend place à ce niveau ?
Par ailleurs, comme sur le Web, au sein des organisations, le numérique désoriente et provoque un état de surcharge cognitive (information overload) pour l’usager lorsque les informations ne sont pas structurées et organisées au niveau attendu. Diffuser et protéger les informations. Relier et proposer des ressources à celui qui manifeste un besoin informationnel. Apprendre à le comprendre et s’adapter à lui. Capitaliser et pouvoir faire un « état de l’art » en peu de temps sur un sujet déjà initié. Trouver aisément des informations reliées entre elles par le sens.
Avec l’avènement et la généralisation d’internet, les bibliothèques ont eu une phase de remise en cause et ont dû mener une réflexion pour se réinventer. Elles innovent aujourd’hui bien plus qu’on ne le croit avec des offres de services parfois méconnues du grand public (service de questions/réponses, orientation des établissements en « tiers lieu », services personnalisés etc.). A l’image du e-commerce, l’apport des Big Data est également étudié. A un niveau macroscopique, l’analyse du besoin informationnel des usagers alimente la réflexion relative à la politique d’acquisition de nouvelles ressources et du renouvellement des collections. Dans l’absolu, sous réserve de disposition relative à la protection des données personnelles, la mise en corrélation des profils avec les ressources parcourues et empruntées, ou l’étude entre les termes recherchés et les notices bibliographiques sélectionnées etc. sont des axes intéressants pour s’adapter à sa communauté d’usagers et déceler l’évolution des besoins.
La représentation visuelle des informations
Un phénomène accompagne les évolutions des Big Data, et en fait partie d’après la définition initialement proposée : la visualisation de l’information. Les professionnels de l’information, appelés aussi travailleurs du savoir, s’efforcent de décrire les corpus info-documentaires par l’intermédiaire d’un certain nombre de traitements intellectuels, en s’adaptant aux contextes des groupes d’usagers. Ils sont en outre force de proposition pour décrire, catégoriser, relier, donner un maximum de sens aux ressources ici numériques. La visualisation de l’information est très intéressante car elle permet, lorsqu’elle est bien utilisée, de représenter des contenus et vise ainsi l’apport d’une vue sémantique globale. Elle amplifie en outre la cognition de celui qui l’utilise car il peut alors se concentrer sur l’exploitation des informations perçues. Selon F. Bulinge, la visualisation de l’information s’appuie sur l’emploi de cartographies qui permettent de :
- « Saisir un problème dans son ensemble.
- Comprendre l’information dans son espace contextuel.
- Co-construire des représentations mentales.
- Changer d’angle de vue.
- Présenter les connaissances de manière impactante. »
Des avancées récentes dans le domaine de la visualisation permettent de s’intéresser de près à des fonctionnalités telles que la navigation dans les corpus documentaires : parcourir le corpus en fonction des descripteurs et concepts qui auront été au préalable définis lors de l’intégration des ressources dans le dispositif selon des règles.
Conclusion
Tout en cherchant à clarifier ce concept dans une logique de vulgarisation, nous avons cherché à expliquer en quoi le Big Data était une révolution. Il bouleverse tous les pans de l’économie et l’on mesure encore mal ses impacts sociétaux. Pour y faire face, plusieurs types de compétences sont requis : des personnes très techniques – les data scientists – en charge de faire parler des données pour en extraire des informations, et en parallèle, des professionnels capables d’orchestrer les systèmes d’information ou les dispositifs d’une manière plus générale en ne perdant pas l’essentiel pour les usagers : les contenus. Les usagers comptent de plus en plus sur ces professionnels pour bénéficier de leur appui.
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